Jean-Marc LEPACHELET : « Interaction noir/couleur »

Vernissage le 23 novembre à 18:30

La peinture peut susciter une émotion. Au-delà du plaisir du regard, lire, déchiffrer, interpréter, mieux comprendre le travail du peintre peut être facilité par quelques  clés d’interprétation.
J’ai intitulé cette exposition « interaction noir/couleur » car je suis de plus en plus attiré par la mise en scène du noir et de la couleur.

Avec Le Caravage (1570/1610), la palette claire du peintre s’assombrit afin de créer une dramatisation du sujet traité, une théâtralisation permise par le sombre d’où surgissent des couleurs vives et des éclats de lumière. En 1770, de nouveau la palette s’assombrit avec Géricault et Delacroix. Les peintres recherchent l’effet de réalité.
Au vingtième siècle les villes, avec la pollution industrielle et automobile se sont couvertes de gris. Le béton des immeubles et les routes bien goudronnées accentuent cette tendance. Cependant le gris urbain dominant est « rehaussé » de-ci, de-là par quelques touches de couleurs : enseignes des magasins, feux de signalisation routière, coins de verdure, affiches publicitaires…

Tous ces éléments m’ont donné l’idée de peindre des ensembles en noir et gris tout en les ponctuant avec une ou plusieurs couleurs. De plus, en fonction de la place plus ou moins importante qui lui est accordée, le noir permet de créer une distance, un décalage, un mystère. Une partie de tableau peinte en noir ou en « valeurs de gris » crée d’emblée une interrogation.

L’articulation de parties en noir et blanc et de parties en couleurs donne à l’ensemble une signification autre ou complémentaire. C’est cette interaction qui m’intéresse et que j’essaie d’explorer dans mon travail actuel. Elle me permet de traiter (ou pas) de sujets contemporains, de problèmes de société, sans négliger le plaisir des yeux.